On a réservé au Kong, juste elle et moi. Nous y serons bien, tête à tête entre copine. Ça fait longtemps que je n'ai pas vu Camillia. Elle est mon pilier. Celle qui depuis un an est toujours présente, même si la distance nous sépare. Avec elle je n'ai pas besoin d'être hautaine, je ne suis pas la rédactrice en chef de vogue paris, je suis aussi Divna Antigny. Je suis moi-même. Je passe tellement de bons moments avec la top. Et oui, ma meilleure amie est au sommet, tout comme moi. Quand nous passons sur le tapis rouge, nous formons un merveilleux couple. Apparemment, je suis en avance. Ce soir, je porte du Lacroix. Sublime comme toujours, à peine j'arrive que l'on m'observe déjà. Le Kong, c'est pas cher. Je dirai presque que c'est un restaurant pour les pauvres. Mais c'est classe, branché. Haut de gamme. La clientèle devient plus select, et les prix augmentent. Donc dans peu de temps, le tout Paris viendra ici, si ce n'est pas déjà le cas. Dès qu'une célébrité appelle, ils lui trouve une table. Ils n'auraient pas pu me la refuser de toute manière. Je suis Divna Antigny. « Je vous en prie Mademoiselle. » Me dit le jeune serveur, en m'indiquant notre table. Elle est placée sur la terrasse couverte avec vu sur la Seine. C'est magique. « Vous désirez quelque chose en attendant votre amie ? » « Oui, apportez-nous une bouteille de Dom Perignon en apéritif, vous serez gentil. » « Bien Mademoiselle. » Le cadre est parfait pour une soirée au calme, avec ma grande amie de l'année. Camillia est souvent en déplacement pour son travail. Et moi je suis très occupée avec le magazine. Nous n'avons donc pas souvent l'occasion de nous voir, et il semblerait que la miss est beaucoup de choses à me raconter. Ça tombe bien, moi aussi.

Camillia et Divna, c’est une grande histoire d’amour. D’aussi loin qu’elle se souvienne, elles se sont toujours appréciées. Camillia a beau avoir Alesya, sa meilleure amie depuis toujours, sa bff par excellence, elle ne peut considérer Divna que comme son égal. Cette jeune femme au charme époustouflant, c’est son âme sœur. Et bien plus. Malheureusement, leurs entrevues s’écourtent, s’espacent, et si elles n’ont que plus de choses à se dire, Camillia en est plutôt peinée. S’il y a bien une chose que Camactov aime faire, c’est papoter avec la rédactrice en chef de Vogue, qui oublie son métier pour elle. C’est donc avec un plaisir certain que Camillia, avec sa démarche de top et son sourire qui en dit long, s’avance vers le Kong, aujourd’hui QG de leurs rendez-vous diaboliques. « Allô, Cam ? Ouai, il se peut que tu défiles samedi. » On ne demande pas son avis. Jamais. Mais elle s’en fiche, la princesse, parce que même sans lever le petit doigt, on fait ce qu’elle veut. Elle est une des reines de ce monde, et personne, jamais n’arrivera à la rabaisser. Briser pour mieux régner, son crédo.  De toute façon, qui chercherait des noises à la jolie poupée ? Les suicides, les mal-aimés, les ratés, les dépressifs, les imbéciles, les défaitistes. On s’attend à tout, avec ces gens-là.  « Si ça te va, donc, étant donné ton looooong silence, à samedi, princesse. » Elle ne parle pas beaucoup, Camillia. Il n’y a que de rares privilégiés qui ont le droit à sa douce et mélodieuse petite voix. Comme Divna, par exemple. Habillée de Gucci, lunette de soleil sur le nez, parfumée de Chanel, maquillée par Revlon, elle pousse la porte du Kong et entre. Sans un mot, elle attend qu’on l’accompagne à la table. Ses talons frappent le sol avec énergie, et c’est non sans un grand sourire qu’elle salue la jolie rédactrice de Vogue. « Divna, darling ! »

Le serveur a déjà apporté la bouteille. Il me l'a ouverte et comme toujours, ce champagne est le meilleur. Mais que fait Camillia ? Toujours en retard. Ma blonde aime se faire désirer. Ah la voilà qui arrive. Tout de Gucci vêtue, la grande est magnifique. Comme toujours. « Divna, darling ! » Un large sourire se dessine alors sur mes lèvres et je m'en vais la prendre dans mes bras. « Ma chérie ! Comme tu m'as manqué ! » Et oui, rappelle-toi, ça fait tout de même un mois. Certes, nous nous appelons, mais ce n'est pas pareil que de se voir. « Installe-toi, j'ai tellement de choses à te raconter ! » Mais avant que je puisse dire quoi que ce soit, le serveur arrive. « Que désirez-vous manger mesdemoiselles ? » Dit-il en nous tendant une carte du menu chacune. « Alors, j'hésite entre la nouveauté, ou l'habitude. Que me conseillez-vous jeune homme ? » Je le regarde, tout sourire et je vois que ça le gêne un peu. « Les sashimi de cœur de saumon sont excellents. Ce plat est de plus en plus sélectionné. » « Mais quel est votre avis ? » « C'est un véritable délice.. » Il a eut du mal à le dire, mais il l'a finalement fait. Je vois Camillia sourire en me regardant m'amuser avec le serveur. Je suis insatiable. « Alors je vous fais confiance, va pour les sashimi. » Le jeune homme se tourne ensuite vers mon amie et s'adresse à elle. « Et pour vous ? »

« Ma chérie ! Comme tu m'as manqué ! » Camillia aime se faire désirer. Au-delà du caprice, c’est un peu sa marque de fabrique. Poser en sous vêtement, défiler presque nue face à ses dizaines d’inconnus, embrasser la foule du regard avec ce sourire, ce sourire délicieusement charmant. Elle aime qu’on fantasme sur son corps, qu’on méprise son intelligence, qu’on jalouse sa popularité. Elle aime qu’on ne l’oublie pas, jamais, elle aime être au centre des esprits, et visiblement, elle y arrive plutôt bien. « Installe-toi, j'ai tellement de choses à te raconter ! » Elle se pose calmement sur la chaise, remonte ses lunettes sur son crâne et esquisse un sourire amusé face à la vue offerte. Divna, comme elle, a toujours tendance à choisir ce qu’il y a de mieux. Ai-je dit qu’elles étaient amies ? Oubliez. Le mot le plus juste serait âme-sœurs. « Que désirez-vous manger mesdemoiselles ? » Camillia attend que la jolie Divna commande avant de faire signe au serveur qu’elle prendra la même chose. Calmement, elle se tourne complètement vers Divna et inverse le croisement de ses jambes tout en souriant très légèrement, comme elle l’habitude de le faire, même avec Divna. Tout est toujours sous self-control. « Connais-tu une certaine Franny ? Assez typée, pas trop laide dans son genre, et « chaudasse » en puissance ? » C’est une question claire et précise. De celle ou on répond par oui, par non, et qui est suivie d’une explication légère de Camillia. Que la séance potin commence …