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Elle se déhanche, bouge doucement sur une musique qui maintenant enivre nos journées. Pourtant on s'en balance bien de la Valentina, de son escapade à Rome et de ses désirs de dolce vita, Elle vit dans nos crânes, avec son petit sourire mutin. It's wonderful, c'est comme ça. Depuis qu'on est gosse, on grandit à travers des spots publicitaires, des affiches aussi grandes que nos mères, fasciés brillant sur les immeubles parfois gris de Paris. On sifflote la musique de la dernière pub à la mode, inconsciemment pris dans l'engrenage, c'est qui ce type déjà ? Paolo Conte ? Si efficace. On rêve de liberté, de femmes modernes, du pantalon de Coco Chanel à la jupe asymétrique qu'on trouve dans n'importe quelle boutique de prêt-à-porter. Parce qu'il y a cette femme, dans notre dernier Vogue qui la porte tellement bien, et ce parfum, dieu ce parfum, si Hermès a l'air si sauvage, si libre, alors notre homme le sera aussi. Ce serait si beau, n'est-ce pas, d'être cet homme-là ? On les désire, férocement. Cet homme, cette femme. C'est l'histoire, d'une perfection calculée à la mèche près, la notre, la votre.


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 au café de flore (nastheo)

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MessageSujet: au café de flore (nastheo)   au café de flore (nastheo) EmptyMer 2 Juil - 22:41

“How slow life is,
How violent hope is.”

Il y avait dans ses mains un papier. Quelques millimètres d’épaisseurs qui se baladaient sous ses doigts laiteux, lui donnant une impression de pouvoir et de grandeur face à la faiblesse de cette feuille. Une pression de plus et elle le froisse, une pression de moins et il s’en vole. C’était un peu comme la vie en somme, juste la bonne pression pour la maintenir au creux de ses mains. Un bruit austère la fit sortir de ses pensées. Il était trois heures lorsqu’elle releva la tête et commença à se préparer. Ses gestes étaient mécaniques, comme si en sortant de son propre corps elle pouvait arrêter de penser à ce qu’elle faisait. Mais c’était trop tard, la pensée de se faire belle pour la revoir l’avait déjà envahie. C’était une guerre sans merci entre son envie de plaire, et son besoin d’indépendance. Elle ne voulait pas la voir, mais tout son monde avait été minuté, orchestré, autour de ce rendez-vous qui n’en n’avait pas l’ombre d’un. Son inconscient était partout, dans sa façon d’enfiler sa blouse blanche qu’elle fit rentrer dans son short en jean avant de boucler sa ceinture. Dans sa façon d’enfiler ce sautoir et de brosser ses cheveux. De mettre son canotier noir déniché dans une fripperie et de prendre dans ses mains sa veste bordeaux aux motifs ethniques et bariolés. Peut-être était-ce dans sa façon de claquer la porte, une besace et son appareil dans les mains, comme si ce besoin de faire du bruit, si paradoxal et lointain, était son moyen de dire, je suis là, j’arrive.

Elle arriva en avance au café et s’installa à la même place, ses doigts posés sur l’appareil, son regard sombre et lointain. Au fond de sa poche, encore le papier. Elle ne savait pas ni son nom, si son adresse, ni rien, mais cette esquisse qu’elle avait fait d’elle en disait plus que toutes les informations qu’elle aurait pu trouver en visitant son profil, un parmi tant d’autres. Elle scruta le ciel, comme si les nuages contenaient la réponse qui la rongeait depuis la semaine dernière. Elle avait évité autant que possible le café, baladant son ennui dans d’autres lieux de la capitale. Mais tout la ramenait ici. Le café pas assez bon, la compagnie trop douteuse, le cadre trop extravagant, elle trouvait à redire tout le temps. Comme si, prise d’un excès de maturité et de réalisme, Paris était devenu plus fade que n’importe quelle autre ville. Son Paris perdait de ses couleurs, et elle aussi.

Puis ce fut son tour d’arriver. Sa flamboyante chevelure, sa démarche assurée, le fait qu’elle ne prête aucune attention à ce qui l’entourait et le cœur de Nastassja rata un tour ou deux. C’était pas de l’amour, c’était pas de l’attirance sexuelle, c’était un truc chez elle qui faisait, qu’elle était elle. Ce je-ne-sais-quoi de divin, si précieux et si volatile qui donna ce jour-là à la petite naïve, le courage de toucher le ciel.
Elle s’approcha d’un pas chancelant, un Bambi des temps modernes, et posa avec délicatesse, comme si la feuille risquait de se briser maintenant qu’elle était sortie de sa poche, l’esquisse sur la table.

« C’est vraiment beau ce que tu dessines. » murmura-t-elle dans un léger sourire qui chassa les nuages.
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MessageSujet: Re: au café de flore (nastheo)   au café de flore (nastheo) EmptyJeu 10 Juil - 13:34

On se fatigue à coup de sommeils raccourcis, et de rêves atroces, effroyables des non-dits d'un esprit trop chamade. Théodora, assoupie, encore à cette heure. À cette langueur, la moindre indifférence : ce n'était certainement pas un jour à manquer. Ce n'était guère les obligations incessantes de la jeunesse passée, mais bien, une drôle d'envie au fond de son cœur pour la maintenir un brin alerte. N'était-ce pas étrange, de voir naître de tels ressentis, pincements des sentiments pour une adorable dont le nom, et bien plus encore, lui était étranger ? Et pourtant, une drôle de connexion, chimique si ce n'était tout à fait mystique et bien spirituelle, lui portait à croire que ces grands blancs n'avaient aucune importance. Ce lien, pourtant inexistant aux Imbéciles, lui évoquait ceux que l'on s'inventait en bon idéaliste et que l'on basait sur multiples synchronicités : nous faisant alors croire, que cette simple connaissance vous évoque un frère, bien plus réel que celui du sang, ou que les ententes forment. Arpentant désormais les rues, toute aussi nerveuse que le serait une amoureuse, elle se surprit, coquetterie déployée : chaque vitre, ne serait-ce qu'un tantinet révélatrice, lui servait de miroir. Souvent, ses mains rajustait sa flamboyance, un bordeaux venait combler la pâleur de ses lèvres, rendant son visage bien moins insipide. Son regard, jugeur, critiquait cette jupe plissée toute d'imprimé Burberry cajolée - vintage de surcroit - qu'elle s'était laissée associer à un fin pull noir, très près du corps, et rentré dedans. Bijoux inexistants, si ce n'était une haute queue de cheval, savamment décoiffée. Aux pieds, une paire de Stan Smith. Drôle d'adolescente que voilà! Quand bien même, elle ne pouvait plus tout à fait prétendre à ce titre. Sur ses épaules, trônait aussi un perfecto d'un vert très sombre, ajusté et lui-même déniché dans une friperie renommée pour sa qualité. Une éphémère pendue aux lèvres, elle ne pouvait s'avouer plus réticente à faire le moindre pas : était-ce possible que ce lien ne soit qu'un inventé ? Qu'une terrible fourberie ? Oh! Si jamais une telle crainte s'avérait tout aussi véridique, elle ne pourrait tout à fait s'en remettre. L'Adorable, l'Amie, comme elle se plaisait parfois à la dénommer, elle l’aperçue alors, à la même table. Son cœur, éprouvant pourtant bien autre chose que l'Amour, mais plutôt une Passion, rata un battement. Malgré cette soudaine faiblesse, elle sut elle-même s'emparer de sa place coutumière sans le moindre cillement. Théo en ralluma une autre, tachant alors le filtre de cette couleur exquise. Du coin de l'œil, elle vit l'Adorable se lever, cheminer jusqu'à elle. Tétanisée. Elle ne saurait comment réagir! Elle fondit alors sous un visage ponctué de taches de rousseurs, et resta muette. Un compliment sur ce qu'elle s'adonnait à dessiner. Si surprise qu'elle fut, elle en oublia cette esquisse abandonnée la dernière fois : « Ce que je dessine ? » Son émoi, sur ses joues. « Oh! » Sa surprise fut-elle, lorsqu'elle posa son regard sur celle-ci, que son éphémère s'échappa de ses doigts. « Ce n'est rien, c'pas très bien fait... » murmura-t-elle tout en récupérant sa cigarette. « Je suppose que... ton prénom est bien plus joli. » D'ordinaire, Théodora, si peu ébranlée! N'était-elle pas un mur infranchissable, dont les gardiens sont infiniment coutumiers au lâcher-prise ? Ainsi, elle retrouva son impassibilité grandiose, et sa voix se fit plus rauque et importante. « Souvent, on m'appelle Théo. »
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