il fallait bien que je me tourne vers un autre métier. à l’orée de mes trente ans, on m'a bien fait savoir qu'il était impossible que j'ai autant de succès dans ma carrière de mannequin. en gros, j'étais trop vieux, moins demandé et apprécié. alors, j'ai fais joué de mes contacts et j'ai pu devenir ce que je suis à présent, producteur de défilés. c'est l'ambition et surtout l'instinct de survie qui m'a amené à programer de a à z les défilés.

   
    depuis quelques années.

   
    grâce au travail.

   
    l'argent, faut voir tout le fric que je ramasse !
    les voyages, toutes les nouvelles cultures me donnent un tas d'inspiration !

   
    je n'ai pas une seconde à moi !

   
    j'arrive même en avance !

   
    ils font leur boulot, je fais le mien et tout le monde est content.

   
    j'adore ce que je fais, mais je me sens écrasé par la hiérarchie...

   
    quand j'ai un événement à préparer, sinon je ne fous rien de mes journées. mais ça se fait de plus en plus rare. donc, je me lève tôt, ce qui ne veut pas dire que je suis matinal. parfois, je dors l'après-midi ou en fin de matinée. en fait, je n'ai pas d'heures précises. bref, j'me lève et je prends un café corsé tout en feuilletant la paperasse. si le défilé est dans une an, je ne fais que ça de mes journées. je signe des papiers, je téléphone à des agences, à des entreprises, à la firme qui m'a embauché, etc. si le défilé est le lendemain, je vais sur les lieux. en gros, c'est de la manutention. je crie beaucoup. je donne des ordres. je pointe du doigt et je fronce les sourcils. jusqu'à ce que le dernier technicien parte de la scène.

   
    c'est du boulot, beaucoup de pression et parfois des pétage de plomb. la rémunération est superbe, j'vous cache pas, mais faut pas croire que c'est de tout repos. si un créateur te choisit pour programmer son défilé, il ne faut pas que s'occuper du passage des mannequins. il faut trouver le lieu et prendre contact avec tous ceux qui y rentreront. évidemment, ça se prévoit à l'avance, mais il y a toujours des difficultés, qu'elles soient financières, techniques ou humaines.

   
    j'aimerai organiser les défilés des plus grands dans le monde de la mode. je monte en grade, je le sais, mais c'est pas assez. je veux plus, toujours plus. plus de notoriété, plus de reconnaissance, plus de célébrité, plus d'argent.

   
    casse-toi, c'est mon domaine. si t'as pas un beau carnet d'adresse, c'est mort.

   
    je me vois entouré de narcisses et de nymphes, un cocktail endiablé à la main, l'autre tient une cigarette. j'me sens fier et libéré et heureux.