Excitée. Aujourd'hui, je débutais un nouveau shooting. Un mâle. Je n'avais qu'à m'occuper des traits fatigués d'un seul et unique mâle. Mais paraît-il que j'allais avoir beaucoup de travail à effectuer sur lui. Etant donné que les photographes désiraient le plonger dans un contexte sombre. Vêtue d'une salopette qui dévoilant mon soutien-gorge de couleur framboise, je pénétrais dans l'enceinte du studio. Je saluais l'ensemble de l'équipe. Serrant fermement la main des personnes présentes. Mon sourire n'arrivait pas à quitter mon visage, il y était ancré, à jamais. J'étais toujours tellement heureuse à l'idée de faire ce qui me plaisait. Tellement. Je me rapprochais du producteur, ce dernier m'expliquait ses désirs, ses souhaits. Il me montrait des dessins, des idées de maquillage. En effet. Ce shooting serait particulier et j'allais devoir passer plus d'une heure à préparer le mannequin. Je m'en pinçais la lèvre, impatiente, comblée. Que demander de plus ? Mon ventre se tendit, la pression. J'étais consciente que le maquillage serait primordial pour ce shooting. Il déterminerait l'ambiance, le visage, l'expression qui allait se dégager des photographies. Le maquillage serait essentiel. J'étais essentielle. Perfectionniste, je me posais sur une chaise et préparais mes palettes de maquillage. Je sortais tout ce dont j'aurais besoin. Réfléchis Elea, ne te loupes pas. C'est un gros coup. Un gros contrat. "Qui est le mannequin ?" demandais-je à l'un des assistants de la producteur qui passa auprès de moi. Il secoua son visage, me faisant comprendre qu'il l'ignorait. Super. Trop de compétences en lui, trop d'informations. Je secouais mon buste. Tant pis. J'allais le savoir rapidement. En attendant, je nouais mes cheveux dans une vulgaire queue de cheval. Impatiente. Tellement impatiente.