effectivement, divna n'a rien fait pour détruire ta "carrière". (et quelle carrière, hm.) la preuve, on t'avait appelé la veille pour t'occuper de l'éclairage d'un shooting pour vogue. et bon, autant dire que tu te fichais pas mal que la antigny en soit la directrice. toi, tu devais finir les fins de mois correctement. alors peu importe les conflits. tu avais toujours su faire la différence entre vie professionnelle, et vie personnelle. mais qu'importe, après tout. t'as du travail, et c'est l'essentiel. c'est d'ailleurs lorsque tu finis d'installer ton dernier spot que tu remarques, en relevant la tête, un visage qui ne t'es pas inconnu. ur. tu te figes un instant, plantant ton regard gris dans le sien. un revenant. vous aviez beau habiter dans la même ville, vous ne vous étiez plus jamais revu depuis votre rupture il y a quelques années de cela. tout ça parce qu'il n'arrivait pas à assumer, à vous assumer. le temps est passé, et tu n'es plus en colère. tu n'es plus déçu. tu n'as plus de peine. c'était avant, tout ça. maintenant, tu ne sais pas trop ce que tu ressens. peut-être encore un peu d'amertume de ne pas avoir été assez bien pour qu'il n'ait pas honte de toi devant les autres. t'en savais rien, en fait. tu t'approches. oui, tu oses t'approcher. à quoi bon fuir ? tu n'étais pas un enfant, du haut de tes vingt-six ans. « ... ça fait bizarre de te voir. » c'est tout ce qui sort de ta bouche, là, en cet instant. ton regard vient détailler un instant son visage. rien n'avait changé, tout était à la même place que dans tes souvenirs.